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Notice individuelle

 
Pierre NENERT
Né le 2 Février 1893 à Limoges (Haute-Vienne)
Tué à l'ennemi le 30 Octobre 1915 au Bois de la Folie près de Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais)

Nous citerons la note individuelle qui a été écrite par les Anciens Elèves de L'Ecole Montalembert de Limoges pour les disparus de la Grande Guerre:

Pierre NENERT partit avec le 50ème régiment d’infanterie, fit la guerre en Belgique, prit part à la grande retraite, puis à la bataille de la Marne. Il fut ensuite envoyé en Artois, où il resta jusqu’à sa disparition, sauf pendant les quelques semaines passées à l’arrière pour la réfection des cadres et à la réparation des pertes de son unité.
Il avait déployé à l’Ecole Montalembert toutes les ressources d’une nature très vibrante, très artiste et très fine, très généreuse aussi et très affectueuse. Tel nous le retrouvons dans ses notes de guerre: tant il est vrai qu’on ne change qu’en se développant dans le sens déterminé par ce qu’il y a de plus profond dans l’esprit et dans le cœur. Mais il s’était singulièrement développé durant ses quinze mois de guerre. « Comme nous sommes mûris par l’épreuve! » écrivait-il. Et il avait raison: tout ce que nous avons lu de lui en témoigne abondamment. Nous ne saurions prétendre que cette exceptionnelle maturité soit un privilège de notre élite catholique. Mais ce que nous voyons se passer en des jeunes gens comme Pierre NENERT montre nettement qu’aucune influence n’aide autant que celle d’une vie profondément religieuse au développement des grandes qualités qui font l’homme et le soldat.
C’est à tout moment que, pour s’exciter à un courage magnifique, pour exalter en lui l’esprit de sacrifice, pour s’entraîner à l’abnégation et à la patience, il recourait aux moyens religieux, à la messe qu’il aimait à entendre, surtout quand rien ne pouvait le distraire, à la sainte communion, prévoyant même les occasions où il ne pourrait pas le faire, pour y suppléer d’avance, à la confiance en Dieu, à la dévotion au Sacré-Cœur dont il portait l’effigie sur son propre cœur, à une foi très vive en l’intercession toujours présente de la Sainte Vierge. Sa vie s’alimentait aussi au foyer, lointain pour le moment, où le ramenaient toutes ses pensées et toutes les tendresses de son cœur, où il avait hâte de rentrer, «dès que la France aurait repris son essor ». Aussi possédait-il une très grande force morale, dont il trouvait l’emploi non seulement sur les champs de bataille, mais chaque jour pour supporter une vie que sa nature affinée lui rendait très pénible. « Il faut être fort et lutter pour ne pas s’abandonner », disait-il. « C’est nous qui formons la barrière vivante et souffrante devant l’envahisseur ». Et il ajoutait, dans un langage dont il demandait qu’on excusât la simplicité : « Il faut en supporter de toutes les couleurs ».
Et il supportait, il souffrait, il luttait courageusement : « C’est par ces durs et longs sacrifices que nous acquerrons le droit à la victoire prochaine et à la glorification de la France »... -«c'est seulement à ce prix que la France rachètera ses fautes et reprendra dans le monde la première place qu’elle doit occuper ». Si quelques camarades, en apparence plus favorisée, traversaient son horizon : « Et pourtant, écrivait-il, je ne quitterais pas ma place pour la leur : il me semble que ce serait manquer à mon devoir. Vraiment dans notre classe et avec notre instruction, nous devons rendre tous les services dont nous sommes capables ».
Il disparut le 30 Octobre 1915, dans un combat qui eut lieu au Bois de la Folie, près de Neuville-Saint-Vaast. Rien de ce qui a été tenté pour savoir dans quelles circonstances n’a abouti à un résultat utile, et l’on n’a rien retrouvé de ses pauvres restes.
Mais sa conduite antérieure nous est un garant sûr que dans la lutte suprême il a noblement fait son devoir. « Il s’est toujours battu à mes côtés, écrit un de ses amis ; partout où je me suis trouvé, il était aussi ; et, croyez-moi, il fut toujours très crâne ». L’ami ajoute un trait de vaillance et de grandeur que nous nous reprocherions de ne pas reproduire ici : « Il fut téméraire le jour où je fus blessé... Nous battions en retraite devant l’ennemi qui, supérieur en nombre, était à peine à deux cents mètres, lorsque je fus couché par une balle qui brisa mon fusil dans ma main en me blessant légèrement. Pierre me voyant par terre, s’arrêta : me croyant gravement atteint, il voulut m’emporter. Je dus le supplier, lui donner l’ordre de partir, en lui promettant de le rejoindre. A ce moment-là, il se trouvait seul debout dans la plaine : les balles sifflaient de toute part, et c’est par miracle qu’il ne fut pas atteint. A peine à l’abri, ne me voyant pas rentrer, en dépit des balles qui continuaient à siffler, il revint seul au devant de moi et ne me quitta qu’au moment où je pus me faire panser au poste de secours ». Il avait 22 ans quand il mourut.

Extrait du livre d’or 1914-1918 des Ecoles Saint-Martial & Montalembert de Limoges

Aujourd'hui, 11 Novembre 2005, nous fêtons l'anniversaire de l'armistice de 1918 qui mit fin à la Grande Guerre. 

Pour en connaître davantage sur l'endroit où Pierre NENERT est décédé, nous avons décidé de nous rendre sur le lieu même où il est tombé. Rien n'indique clairement que tout son bataillon a été décimé, tellement de gens sont morts à cet endroit précis. En effet, 1915 n'était que le début de cette guerre, et aujourd'hui ce sont les Africains du Nord qui son célébrés avec un monument à leur dédicace et surtout les Canadiens  morts en 1917 avec la bataille de Vimy.

Ce lieu de cette mémoire est désormais territoire canadien, avec un fabuleux monument en pierre blanche de Croatie qui domine la crête de Vimy à seulement un kilomètre du Bois de la Folie où est décédé Pierre NENERT. La visite permet de prendre connaissance avec le terrain, accidenté à force de pilonnage d'obus, des tranchées reconstituées...il manque la restitution du bruit qui devait être infernal. Aujourd'hui ce sont des moutons qui occupent ces lieux désormais paisibles.

 

Mais un lieu, sur la crête en face, perpétue le souvenir des soldats français morts pour la Patrie. 

Ce lieu très étrange regroupe pas moins de 40.000 sépultures dont 20.000 identifiées, Notre-Dame de Lorette où les croix se suivent et se ressemblent, alignées, imperturbables...beaucoup d'émotion.